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FLUCHER Guy, Le Chemin des Dames. Du champ d’honneur… au champ des morts, Louviers, Ysec, 2011, 128 p. (par J.F. Jagielski)

L’ouvrage de Guy Flucher se trouve à la croisée de deux disciplines à la fois complémentaires et pourtant différentes de par leurs méthodologies respectives, l’histoire et l’archéologie. Une opinion encore trop souvent répandue veut que les apports de l’archéologie ne puissent être d’une réelle utilité aux historiens de la Grande Guerre du fait de l’importance de la masse documentaire disponible sur ce conflit. L’auteur, lui-même archéologue à l’INRAP de Picardie, montre ici de façon tout à fait convaincante que sur un sujet aussi vaste et complexe que  celui de la mort de masse, de sa perception et du traitement des corps durant et après le premier conflit mondial, l’archéologie est également capable d’apporter un certain nombre de réponses précises, là où les documents écrits ou iconographiques comportent parfois des lacunes, des imprécisions ou laissent planer des zones d’ombre et d’incertitude. Cette discipline est aussi capable de confirmer, de nuancer voire d’infirmer la réalité de certaines pratiques funéraires décrites dans la littérature de témoignage dont les auteurs ont une connaissance variable en fonction du  poste qu’ils ont occupé sur le front. Plutôt que d’opposer ou de faire entrer artificiellement en concurrence les méthodes de travail propres aux historiens et archéologues, Guy Flucher les rapproche et démontre ainsi combien cette juxtaposition peut être bénéfique aux uns comme aux autres. Lorsque demeurent certains points obscurs, singuliers ou contradictoires, capables de résister à l’investigation historique et archéologique, l’auteur fait montre d’une sage prudence dans son analyse et se garde bien de généraliser à partir de quelques cas isolés (crémation des corps, pratiques discriminantes à l’égard du corps de l’ennemi, sens des pratiques dans le cas des réinhumations définitives dans les nécropoles de regroupement).

Soulignons d’abord la grande richesse des sources utilisées dans cette étude aux contours géographiques volontairement limités et circonscrits au Chemin des Dames et à ses abords immédiats ou plus lointains. Le recours aux témoignages de combattants, aux diverses sources administratives civiles et militaires, aux travaux de nombreux historiens, aux photographies et cartes postales, au fonds d’archives particulièrement riche des sépultures militaires de Laon mais également à la fouille archéologique in situ donnent à cette étude les assises d’un travail nourri, rigoureux et – oserions-nous dire – la forme d’un ouvrage particulièrement « fouillé » malgré sa concision. La problématique de l’ouvrage, clairement exprimée dans l’introduction, rejoint celle des historiens qui se sont penchés sur la question de la mort, de sa perception et des différents rites funéraires qui l’ont entourée. Toutefois l’approche archéologique permet d’aller plus loin et surtout de vérifier, concrètement, in situ, ce qu’avait laissé entendre aux historiens les textes ou les photographies sur les différences de pratiques entre les Français et les Allemands quant au traitement des corps de leurs soldats ou de ceux de l’ennemi. L’approche archéologique permet par ailleurs de mieux connaître un autre aspect important et souvent ignoré de la gestion de la mort, celui des causes matérielles et administratives à l’origine des multiples exhumations et réinhumations des corps au cours de la guerre et de l’immédiate après guerre.  Après avoir replacé l’objet de son étude dans un contexte culturel plus large (évolution des pratiques funéraires au XIXe siècle, contexte particulier d’une guerre où la mort fait une irruption massive, diversité de traitement en fonction des nationalités et des religions), l’auteur aborde dans le chapitre III la délicate question de la crémation des corps au début du conflit, des rites d’apprêtement, des objets qui accompagnent la mort et de l’orientation des sépultures.

La deuxième partie de l’ouvrage présente une typologie claire et précise des formes d’inhumation. Cette classification montre combien les formes adoptées furent variées, reflétant en cela la diversité de la zone de l’avant où furent pratiquée la majeure partie des inhumations, qu’elles soient volontaires ou accidentelles dans le cas de corps ensevelis dans les trous d’obus par des tirs d’artillerie. Distinguant les sépultures simples isolées, groupées en cimetières communaux ou temporaires des fosses communes dont les tailles furent variables, l’auteur souligne l’extrême variété des conditions d’inhumation, hâtives ou soignées, visant à se débarrasser au plus vite des cadavres encombrants ou, au contraire, reconstituant lorsque les conditions matérielles le permettent une forme de rationalité dans la gestion de la mort assez proches de celle des cimetières civils. L’observation archéologique atteste aussi de la capacité d’adaptation des multiples services de l’armée qui furent en charge du traitement des corps, soulignant le recours à des procédures la plupart du temps dictées par les circonstances : coexistence de nouveaux cimetières dans la zone de l’arrière-front et inhumations en tranchées lors de grandes offensives pourvoyeuses d’une mort de masse. Une analyse méthodique des signalisations horizontale et verticale des tombes confirme tout à fait ce que nous disent les témoignages de combattants sur la volonté de préserver – lorsque l’idéal n’est pas contrarié par des situations extrêmes de combat – à la fois l’unicité et l’identité des corps inhumés. Le grand nombre et l’extrême diversité des marqueurs horizontaux (croix, stèles, Gedenkesteine allemandes) sont aussi des moyens qui permettent de signaler la nationalité, l’origine ethnique, la religion ou les hiérarchies sociales des corps inhumés. L’auteur confirme ici ce qui nous était apparu dans une étude antérieure, à savoir que les Allemands avaient développé dans leurs cimetières des formes moins standardisées de signalisation des tombes que la simple croix de bois française. La forte augmentation de la mortalité dans l’espace réduit de la zone de l’avant a créé la nécessité de repenser l’aménagement des espaces capables d’accueillir les morts. Là encore, les mesures prises par l’autorité militaire ont été dans la plupart des cas fortement tributaires de ce qui existait déjà : occupation des cimetières des communes proches de la ligne de front et création d’espaces annexes jouxtant ces lieux d’inhumation. Mais certains de ces espaces furent rapidement saturés, tout particulièrement dans les zones d’offensives ou dans celles qui ont accueilli des HOE, importants pourvoyeurs de corps à inhumer. Il fallut donc créer un grand nombre de cimetières ex-nihilo qui prirent la plupart du temps les formes de l’efficacité rationnelle visant à faire face à un impératif quantitatif (alignements, organisation en divisions et présence de tombes aux formes standardisées). L’auteur, en utilisant et croisant différentes sources, constate comme nous avions pu le faire antérieurement, le plus grand soin apporté à l’organisation et l’ornementation des cimetières allemands lorsqu’ils ne sont pas implantés en zone de combats intensifs. Sur ce point particulier, la reproduction de divers plans d’aménagement de cimetières provisoires allemands aujourd’hui pour la plupart disparus, et que nous n’avions pu consulter, est particulièrement probante. A la fin du chapitre VII, cette étude propose une synthèse des contraintes entravant l’inhumation en sépulture simple qui nous paraît là encore tout à fait pertinente et avérée.

La troisième partie de l’ouvrage est consacrée à la sortie de guerre, période particulièrement riche et complexe qui va aboutir à la création des nécropoles nationales et à la délicate question du rapatriement des corps. Sur ce dernier point, contrairement aux autres nations belligérantes, après nombre de tergiversations et de débats très polémiques côté français, les familles auront la liberté ou de rapatrier les corps de leurs défunts ou de les laisser reposer aux côtés de leurs camarades dans les vastes cimetières de regroupement de l’ancienne zone de front. Les deux procédures seront financièrement prises en charge par l’Etat. Toutefois, ces démarches ne purent aboutir pour certaines familles qu’après une longue et pénible quête d’une tombe dans les espaces de chaos de l’après guerre. Nombre de corps non identifiables ou non localisés constituèrent la catégorie des disparus. L’ampleur de la tâche dans le cadre des rapatriements fut lourde, complexe à organiser et donc lente à réaliser, objet de nombreuses polémiques entre les familles et les services de l’Etat en charge de ces transferts. Le grand nombre d’intervenants dans les opérations de réinhumation, l’état de décomposition plus ou moins avancé des corps, la présence ou non d’éléments identificatoires rendirent ces tâches  particulièrement difficiles. Elles se firent la plupart du temps sous la pression des familles qui aspiraient toutes à recueillir au plus vite les restes de leurs parents, tout en dénonçant certaines pratiques mercantiles scandaleuses au moment de la mise en adjudication de certains secteurs confiés à des entreprises privées. Diverses fouilles archéologiques à l’emplacement de cimetières provisoires confirment les reproches adressées par les familles aux services de l’Etat-civil ou à ces adjudicateurs en démontrant que, dans bien des cas, seules des bribes de corps avaient été récupérées et réinhumées. Ces réinhumations définitives furent diverses : carrés militaires, nécropoles nationales dotées d’ossuaires ou, dans de rares cas, maintien et réaménagement d’une tombe isolée. Une nouvelle et pérenne signalisation horizontale et verticale des tombes fut mise en place, visant à respecter au mieux les caractères nationaux et religieux des sépultures définitives. Les indications d’ordre hiérarchiques demeurèrent toujours très discrètes, et ce, quelle que soit la nation envisagée. L’organisation finale de ces nécropoles montre que les anciennes nations  belligérantes ont opéré des choix qui leur étaient propres et qui, dans l’ensemble, respectaient à la fois des pratiques culturelles déjà bien ancrées mais aussi un souci de gestion simplifiée de ces vastes espaces de regroupement avec, par exemple, le progressif arasement des tertres chez tous les anciens belligérants. Le cas allemand demeurant quant à lui très contraint dans le temps puisque ce  n’est qu’en 1966 que le VKD obtiendra par un accord avec les autorités françaises le droit d’intervenir de façon autonome dans les nécropoles qu’il entretenait.

La quatrième et dernière partie de l’ouvrage est consacrée à l’inhumation de ce que l’auteur nomme « les réprouvés ». Bénéficiant des apports récents d’études historiques qui nous permettent désormais de mieux connaître ce type d’hommes en guerre et qui, par ailleurs, ne furent pas tous des militaires, cette partie constitue à n’en pas douter un apport original et tout à fait novateur qui méritait une étude précise. Mesure et prudence s’imposent dans le cas du traitement du corps de l’ennemi où, faute d’analyses exhaustives difficilement réalisables à partir de la masse des archives des sépultures militaires, l’auteur s’appuie sur quelques cas précis pour démontrer combien les pratiques furent différentes, plus souvent dictées par des impératifs matériels ou circonstanciels que par des orientations idéologiques significatives. Dans les cimetières provisoires, les pratiques les plus répandues furent l’intégration, la relégation ou la spécification d’un espace réservé. L’auteur note cependant que les discriminations envers les corps de l’ennemi purent être plus importantes pour les sépultures isolées ou celles recueillant les restes de corps anonymes. Ce que confirme d’ailleurs – chiffres à l’appui – une fouille archéologique réalisée dans le secteur de Soissons. En abordant la question des « morts hors l’honneur » (soldats fusillés, suicidés, espions, prisonniers), Guy Flucher montre que, dans le cas des soldats fusillés, le traitement de leurs tombes individuelles fut absolument identique à celui de leur camarades morts au combat. Il observe toutefois une nuance, dans les cas d’exécution groupée où les inhumations furent collectives et, par la suite, dans l’absence de prise en compte du devenir de la tombe par les services de l’Etat. Dans le cas de soldats français arrêtés et exécutés tardivement en zone occupée par les Allemands, l’auteur observe la plupart du temps des mesures discriminatoires quant aux lieux de leur inhumation. Le cas des espions civils – réels ou supposés mais exécutés comme tels – montre qu’ils furent généralement inhumés en sépulture individuelle isolée, la plupart du temps au sein d’un cimetière. L’auteur observe que de façon générale, et contrairement aux pratiques anciennes, les morts « hors l’honneur » de ce conflit ne semblent pas avoir globalement subi de traitements dégradants post-mortem. Groupant, à juste titre nous semble-t-il, les prisonniers dans cette catégorie des « réprouvés » de la guerre, les observations de Guy Flucher soulignent un traitement empreint d’une réelle dignité, essentiellement motivée par le respect global des conventions internationales et le rôle des inspections des organes de contrôle du CICR. Les travailleurs nationaux, étrangers ou certaines victimes civiles décédés durant la guerre obtinrent généralement un traitement postérieur à leur mort assez identique à celui des usages de la vie civile et bénéficièrent dans la majorité des cas, après enquête administrative, des « avantages » de la mention « morts pour la France ». Ajoutons enfin qu’une riche iconographie (légendée mais n’indiquant pas toujours la source du document) ainsi que la présence de certains relevés de fouilles archéologiques ou de schémas explicatifs, complètent et précisent le contenu cette étude documentée et rigoureuse.

Jean-François Jagielski, septembre 2011

Recensé :

Guy FLUCHER, Le Chemin des Dames. Du champ d’honneur… au champ des morts, Louviers, Ysec, 2011, 128 p.

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